Mort au tourisme


« Mort au tourisme ». C’est le graffiti que l’on trouve désormais sur l’un des murs de San Sebastian, au pays basque espagnol. Le slogan n’attirerait pas vraiment l’attention s’il était isolé. Sauf qu’il ne l’est pas. Depuis quelques mois, une véritable tourismophobie est en train de s’installer dans les principales destinations du sud de l’Europe : à San Sebastian, à Barcelone, à Venise, ou même à Dubrovnik. Certains habitants ne supportent plus la présence des touristes dans leur environnement.

La raison invoquée ? Le prix des appartements, qui a explosé sous l’influence du tourisme. Au point que les habitants sont contraints de délaisser les plus beaux quartiers, que seuls les touristes sont en mesure d’habiter en raison de loyers prohibitifs. Et puis, bien sûr, il y a le bruit et l’odeur : les nuisances nocturnes des touristes qui font la fête, l’odeur de l’urine en certains endroits. Autant de traces de touristes peu respectueux. Et puis, il y a la foule, bien sûr. En été, elle est partout.

Pour autant, en venir à penser que le tourisme est un fléau, c’est jeter le bébé avec l’eau du bain ! Le tourisme représente pas moins de 11% de l’économie espagnole. Si les habitants de toutes ces villes étaient soudain privés de cette manne financière (et des emplois qu’elle génère), ils regretteraient bien les menus désagréments (au passage, tout à fait solutionnables, pour peu que les mairies y mettent du leur) de ce tourisme de masse. Et ils pourraient bien s’en apercevoir sous peu, au vu des réactions que suscite leur tourismophobie vindicative !