Cela s’est déroulée jeudi dernier, par une journée radieuse. J’approche du petit aéroclub. J’ai les chocottes : c’est que je m’apprête à exécuter mon baptême de chute libre. Je prends contact avec mon moniteur, Laurent. L’atmosphère est tout de suite décontractée.. C’est la même sorte d’atmosphère que j’ai déjà sentie en testant une journée de surf en compagnie de professionnels il y a deux ans. Alex m’expose ce qu’il faut faire une fois lancé, Puis nous passons mon harnais (qui va des cuisses aux épaules. Après ça, je rejoins l’avion, un petit Cessna qui semble sortir d’un autre siècle. Je me glisse avec appréhension à l’arrière. L’équipement est plutôt sommaire : il faudra s’installer à même le plancher. Quelques minutes plus tard, nous décollons. Déjà, chute libre le vol à lui seul est une aventure. Je suis habitué à prendre l’avion, mais je vous certifie que un vol sur un appareil aussi petit se révèle bien plus mouvementé. Pour la petite histoire, la porte latérale droite est ouverte et laisse le vent pénétrer dans l’appareil. La vue sur la terre est frappante… et inquiétante, aussi.. Parfois, il y a des trous d’air et je cherche désespérément un truc à quoi m’accrocher. Après 25 minutes de vol, nous arrivons finalement à 4000 mètres au-dessus du sol. Baptiste boucle mon harnais au sien, puis me donne mes lunettes. L’élastique me comprime le haut du crâne, mais étant donné qu’on va chuter à 200 km/h, saut en parachute je préfère ça plutôt que de les perdre en route. Je sens l’adrénaline me traverser lorsque nous nous approchons de la porte et que je suis face au vide. On se lance finalement. Après quelques instants à nous stabiliser, je peux enfin apprécier la vue : sublime. C’est le moment pour en profiter au maximum, car je n’ai droit qu’à 55 précieuses secondes de jouissance ! Nous filons à près de 200 km/h. Le visage distendu par la vitesse, je dois ressembler à un chien sortant la tête par la vitre de la bagnole alors qu’on roule à grande vitesse. Je vole. Subitement, le parachute s’ouvre soudainement, et nous délaissons la position horizontale pour la station verticale. La seconde partie Cool. Le silence qui règne en altitude est magistral, d’autant plus impressionnante après le tumulte du vent durant la phase de chute libre. Le monde est d’une beauté incomparable. Une sensation grisante. Puis on regagne la terre ferme, devant le hangar où j’ai rencontré Denis. La boucle est bouclée. Retrouver le plancher des vaches est un moment plutôt troublante : on ne la voit plus de la même façon après l’avoir vue depuis les airs et avoir flotté dans le vide.
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