Liberté de réunion en Angola


En Angola l’année dernière, les autorités ont souvent empêché la tenue de manifestations pacifiques alors qu’il n’existe aucune obligation de disposer d’une autorisation pour manifester en Angola. Quand des manifestations ont pu se tenir, il n’était pas rare que la police procède à des arrestations et placements en détention arbitraires de manifestants pacifiques, ou leur fasse subir des mauvais traitements. Ces agissements n’ont toutefois jamais donné lieu à une enquête. Le 24 février, la police a violemment réprimé deux rassemblements pacifiques du Mouvement révolutionnaire angolais qui se déroulaient simultanément à Luanda, la capitale du pays, et à Benguela. Les contestataires exigeaient la démission de Bornito de Sousa, le ministre de l’Administration territoriale, responsable de l’inscription des électeurs pour le scrutin du mois d’août et également candidat du MPLA à la vice-présidence. Ils estimaient que le cumul de ces deux fonctions constituait un conflit d’intérêts et une violation de la loi électorale. La police a menotté des manifestants et les a obligés à s’allonger sur le sol, avant de les frapper à coups de matraque. Le 24 juin, les forces de sécurité ont brutalement dispersé une manifestation pacifique organisée par le Mouvement en faveur d’un protectorat des Lundas- Tchokwés, qui milite pour l’autonomie des régions de l’est et du sud-est de la province de Lunda-Nord. Elles ont tiré à balles réelles sur la foule, tuant un passant et blessant 13 manifestants. Soixante-dix personnes ont été arrêtées. Elles ont toutes été condamnées le 28 juin à 45 jours d’emprisonnement et à une amende de 22 000 kwanzas (135 dollars des États-Unis). Celles qui ont pu régler l’amende ont vu leur peine d’emprisonnement assortie d’un sursis et ont été immédiatement libérées, tandis que les autres ont dû purger l’intégralité de leur peine. Les manifestants réclamaient, entre autres, la fin de la persécution et de la détention arbitraire des membres de leur mouvement, et la libération des détenus politiques de la prison de Kakanda, dans la province de Lunda-Nord.


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